Séjour en Haute-Marne du mercredi matin 10 au vendredi soir 12 septembre
Au pays des sources et du silence
D’Arc-en-Barrois traversé par l’Aujon, en passant par les sources de l’Aube et de la Marne, le long du chemin Entre-deux-eaux d’Auberive, par les jolis sentiers des tufières du grand Parc National des Forêts de Champagne et de Bourgogne, nous avons eu l’eau pour compagne. Nécessaire à l’installation d’une abbaye cistercienne (1135) puis d’un village, indispensable à la survie du chef gaulois Sabinus et de sa famille (cachés dans une grotte pendant 9 ans pour échapper à la traque de l’empereur romain Vespasien), l’eau a partout façonné ce paysage vallonné et doux.
Depuis les hauteurs de la cité lingonne : panomara sur la campagne, lac de la Liez, forts de défense !
Langres, juchée sur son promontoire naturel, s’est toujours cachée derrière ses remparts, ses portes et ses tours. Mais, en empruntant de petits passages obscurs, nous avons découvert, avant de dîner au restaurant, une petite ville provinciale très vivante, à l’architecture religieuse très riche, fière de ses deux enfants, Jeanne Mance et Diderot (même si ce dernier, n’y a pas toujours été en odeur de sainteté !).
Et puis ce silence !
Silence exigé par la règle cistercienne (il ne reste malheureusement plus qu’un vestige de l’église abbatiale d’origine), silence choisi cependant par les moines dans cette abbaye, qui s’est transformée jusqu’à la Révolution. Le silence imposé plus tard, dans ces mêmes murs, par une société qui bannissait ses déviants, femmes comme enfants, pour punir, nous a particulièrement émus. Ces murs retiennent aujourd’hui, grâce à un mécène, un centre d’art contemporain aux œuvres étonnantes voire inquiétantes !
C’est ce mélange de douceur et de sérénité, d’âpreté sans doute aussi que nous a révélé le pays langrois. Nous avons en toute entente et amitié, et comme à l’abri du tumulte du monde, apprécié le calme de la campagne haut-marnaise.
