Pour notre première sortie botanique avec pour thème les plantes de friches, un terrain militaire, désaffecté depuis plus d’une dizaine d’années, nous a semblé idéal. Partons à la recherche de ces plantes que les botanistes nomment rudérales !
D’abord un aperçu global du terrain : un vaste espace avec une grande prairie nue, une autre avec de petits et grands arbustes, de vieilles voies en ballast, des passages dallés, un hangar, une piste de course. Dès nos premiers pas, chacun de nos cinq observateurs se penche sur ces petites plantes charnues mordant sur le ballast et se nichant dans ses interstices : c’est du sedum acre ! Un peu plus loin, derrière une petite montée de terre et dans les herbes, découverte d’une haute fleur à quatre pétales jaunes : nous faisons des confusions ! Michèle nous invite alors à détailler la tige qui se termine à sa base par un grand lobe en forme de flèche. Plus d’erreur, c’est un bunias d’orient. Ainsi reconnaîtrons-nous, avec une méthode plus rigoureuse, à l’aide de nos manuels et surtout celle de notre botaniste, le sabot du petit Jésus, le lotier corniculé, le silène vulgaire qui se disperse par le vent, le compagnon blanc, un lamier pourpre devenu saumoné, une alliaire officinale (nous observons, mais nous touchons et sentons aussi), une bryone dioïque qui colle (ses baies rouges toxiques peuvent être ingérées uniquement par une coccinelle, celle dite de la Bryone ! ). Dans les courbes du chemin bordé d’arbustes et dans la fraîcheur de l’ombre, le géranium Robert a proliféré ! Toutes ne sont pas des plantes pionnières, la colonisation de ce lieu s’est faite discrètement et dans un ordre bien établi, les arbustes et les arbres ont succédé. C’est tout un nouvel environnement qui s’est crée !
Peut-être tous les efforts pour survivre dans ces conditions difficiles seront-ils un jour anéantis. Les hommes ne laissent jamais longtemps les zones en friche ! Alors si vous vous baladez dans des terrains vagues, le long de vieilles voies de chemin de fer, dans des ruines, regardez les autrement !
Nathalie T.