Septembre s’achève et ce
vendredi est bien automnal au départ d’ Etrepy, dans le brouillard
et l’humidité du bocage. Nous démarrons assez vite pour nous
réchauffer tout en admirant les rives de l’ Ornain et ses bancs de
grève : ici, l’eau est présente partout et le paysage contraste
avec les plaines châlonnaises brûlées par l’été. Tout au long
de la journée, pour gagner Heiltz-le-Maurupt ou joindre
Bignicourt-sur-Saulx, nous franchirons de petites et grandes
passerelles, des ponts enjambant la Saulx, l’ Ornain, la Chée
ainsi que le Canal latéral de la Marne au Rhin. Le village de Heiltz
« souffre périodiquement de grosses inondations », nous
dit un habitant du village, car « la nappe phréatique est à
un mètre de profondeur du sol » ; les crues de la Chée y ont
toujours été redoutées (ces terres étaient jadis marécageuses).
Une
drôle de surprise : du haut de la passerelle, près du Gué du
gravier, une écrevisse énorme, bientôt une seconde puis une
troisième encore, plus étrange avec ses reflets bleus, se déplacent
lentement de pierre en pierre, cherchant de leurs grosses pinces
armées à éviter les obstacles. Michèle a fait depuis quelques
recherches et notre admiration pourrait bien tourner en frayeur !:
ces écrevisses de Californie seraient envahissantes et
perturberaient les équilibres biologiques !…
De
l’étonnement aussi devant la présence d’un temple : une
colonie de protestants très active est arrivée à Heiltz au XVII è
s., édifiant école et temple. Mais lors de la révocation de
l’Edit de Nantes, beaucoup de protestants ont dû émigrer. Le
temple que nous voyons aujourd’hui, inauguré en 1834, n’est
certes pas celui d’origine, mais il n’a pas connu de destruction
pendant la Bataille de la Marne, tandis que que le village a été
ravagé à 90% par les flammes…
De
la curiosité enfin : les grilles du Château de
Bignicourt-sur-Saulx sont ouvertes, une dame nous invite à faire un
tour du parc. Objet d’une rénovation très récente, grâce à une
association et des mécènes, la bâtisse surprend par ses colonnes
imitant l’Antique, sa petite chapelle semble peut-être plus
harmonieuse...
Notre
randonnée aura pris l’allure d’une promenade bucolique grâce à
la douce chaleur du soleil et sous l’effet d’une « humeur
vagabonde », celle précisément des fins d’été !
Rando
guidée et racontée par Nathalie.
Photographies
prises par Alain