2024-07-26 : Autour d'une chartreuse et d'une abbatiale ardennaises - AN Châlons-en-Champagne

Plongée dans un univers monastique : Au départ des Grandes Armoises, nos 22 randonneurs gravitent au sein d’une forêt millénaire de chênes, de frênes et d’érables, autour de la Chartreuse du Mont-Dieu, fondée en 1137 par ces moines chartreux venus chercher, dans le silence et la vie recluse, la présence au plus près de Dieu. Il reste à ce jour un joli corps de logis, deux petits pavillons de style Louis XIII et un pavillon porche d’entrée. En lisière de bois, comme pour témoigner, un chêne magnifique, planté par les Chartreux il y a plus de 300 ans, le chêne du Montpy, pourrait nous raconter bien des histoires ! : les pillages de 1789, l’attaque de 1914, et plus récemment encore l’arrêt de régiments et bataillons de chasseurs français, à la veille d’une bataille sanglante, celle de Stonne, le 15 mai 1940. Silence…

En odeur de sainteté : Un petit saut en voiture reposant (après quelques moments de galère dans la boue !) à la découverte de l’authentique cité mouzonnaise. Nous voilà à présent sur les traces d’une imposante abbaye, dans laquelle l’Archevêque de Reims, Adalbéron, installa, en 970, des moines bénédictins, venus de Thin-le-Moutier. Il reste à ce jour une imposante abbatiale, un joli colombier, un monastère (maison de retraite aujourd’hui ) et de beaux jardins. Touchés par la Beauté ! : si l’abbatiale semble massive et austère au dehors, avec sculptés, sur son tympan, les martyrs de Victor et Arnoul (leurs reliques, à l’intérieur, ont fait déplacer tant de pèlerins au cours des siècles !), avec aussi ce sourire à peine esquissé de la Vierge, le contraste est saisissant à l’intérieur : lumière et harmonie nous inondent,  sans doute grâce à l’élévation gracieuse de sa nef en quatre étages, en style gothique primitif. Le mobilier intérieur est aussi surprenant : un autel baroque qui en impose avec ses baldaquins et dorures, de plus humbles chapelles, un très bel orgue XVIIIéme. Et comble d’ humilité et de dévotion, ce reclusoir creusé dans la pierre, où Dame de Villemontry vint s’enfermer à vie. Silence...

Vivre et travailler à Mouzon : Vite au musée du feutre ! Imaginons la vie de plus de 500 ouvriers à partir de 1880 jusqu’à 2001, autour de la fabrication du feutre. Ses usages sont multiples et surprenants (industrie automobile, mode, habitat). On y retrace l’épopée de cette famille Sommer qui a su développer, à partir d’une ancienne filature, une  grosse manufacture sur les bords de Meuse. Alfred, le pionnier, son fils Roger et puis François ont marqué de leur empreinte ces lieux et ont fait connaître Mouzon dans le monde entier. Une fierté pour les Mouzonnais hier, du dépit aujourd’hui quand il ne demeure presque plus rien de l’industrie ardennaise… Silence aussi...

Mens sana in corpore sano : Enfin assis et servis ! Très bel accueil dans la maison espagnole Les Échevins pour un dîner copieux avant de reprendre la route… sous une pluie battante !

Bien sûr nous nous rappellerons notre petite odyssée du jour et plus particulièrement sa date : tandis que nous bavardions en dînant, le monde allait assister à un autre grand moment de ferveur ! : la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques 2024, organisés par la France !

Texte de Nathalie

Photos de Martine, Odile, Bernard et de la restauratrice